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ÞÏíã 02-08-2006, 06:54 AM
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ÊÇÑíÎ ÇáÊøÓÌíá: May 2003
ÇáÅÞÇãÉ: ÇÝÑíÞíÉ - TUNISIA
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Thumbs up © Vive la résistance libanaise et palestinienne

Historiquement, depuis plus d'un siècle, c'est même le contraire qui s'est produit. Le processus de colonisation et de guerres coloniales a été poursuivi systématiquement par des puissances qui ont superbement allié démocratie interne et barbarie externe. Logiquement, ce fait historique se tient.
Le système capitaliste devient d'autant plus rapace à l'extérieur de son noyau central qu'il tend à se renforcer à l'intérieur par l'élargissement de sa base sociale et culturelle, chose qu'il ne peut réaliser par ailleurs sans disposer de surprofits coloniaux que lui assure l'exploitation, à faible coût, des matières premières et de la main d'oeuvre des pays du Sud.

Second présupposé : Israël est censé se défendre contre les agissements perfides de la Syrie et de l'Iran.
Dans la version pseudo internationaliste des sionistes de gauche, tous les protagonistes de la région sont renvoyés dos à dos. Cette dernière version est la plus dangereuse parce que derrière des apparences généreuses, elle tente d'enlever au mouvement de libération nationale et sociale arabe et musulman les seuls appuis concrets possibles dans la région. Les manifestations dites pacifistes en Israël sont mobilisées non pas pour faire reculer le projet sioniste mais pour désarmer la résistance nationale et islamique.
Mais l'essentiel de ce qui se cache derrière ce présupposé est la nature véritable de l'Etat d'Israël et son alliance organique avec le capital international- dont on néglige souvent le caractère foncièrement culturel. En vérité, Israël n'est pas un Etat comme un autre. Son caractère artificiel en fait une caserne structurelle. Qu'on en juge. Quel est l'Etat au monde qui peut mobiliser 10% de sa population sous les drapeaux en 48 heures ? Peut-on imaginer un instant la France - pays plus riche et plus puissant- mobiliser en 48 heures 5 millions de Français ? Le dernier sondage effectué cette semaine en Israël nous apprend que 86% de la population soutient la guerre de son gouvernement contre le Liban. Pourquoi abandonner la proie pour l'ombre ? Certes, la Syrie et l'Iran ne sont pas des enfants de choeur. Ils ont des intérêts géopolitiques à défendre dans la région et la raison d'Etat peut les amener à s'éloigner parfois des intérêts du mouvement social mais seule une conception infantile de la lutte politique peut faire croire à une convergence permanente et automatique entre les stratégies étatiques et les stratégies sociales.

Ces idées reçues sont d'autant plus dangereuses qu'elles viennent alimenter un contexte idéologique et politique des plus dépressifs dans les milieux arabes et musulmans y compris dans la diaspora européenne. La division ethnique et/confessionnelle dans le monde arabe et musulman est loin d'être une vue de l'esprit et on ne saurait sérieusement la réduire à la seule dimension exogène. Certes, les manipulations attribuées au Mossad et aux autres officines occidentales sont réelles et doivent être combattues.
Mais pour faire face efficacement à ces manipulations, il faut traiter à la racine le problème et assumer courageusement les défis de l'égalité citoyenne dans nos pays dans le cadre d'un projet stratégique de rénovation de la pensée politique musulmane. On a vu comment le projet baathiste de modernisation autoritaire a lamentablement échoué en Irak et a préparé le terrain à l'agression et à l'occupation américaine en morcelant et en affaiblissant gravement le front intérieur. Cependant, la solution de rechange à laquelle ont été contraintes les élites chiîtes de ce pays ne semble pas plus apte à garantir l'intégrité de la nation.

L'attitude timorée de la Syrie, de l'Iran et du Hezbollah libanais face à la crise irakienne a légitimement déçu le mouvement de libération nationale et islamique arabe. Mais ce n'est pas une raison pour laisser aujourd'hui le Hezbollah seul dans une bataille qui concerne en fait l'ensemble de la Oumma. Les critiques légitimes que l'on se doit d'adresser aux gouvernements syrien et iranien tant en matière de politique intérieure qu'en matière diplomatique ne doivent pas nous conduire à des positions irresponsables qui font le jeu de l'ennemi israélien. Bien entendu, le mouvement social n'a pas à se lier les mains avec des gouvernements prisonniers de leurs intérêts étroits et de leur raison d'Etat mais il ne pourra se développer dans la perspective qui est la sienne que s'il s'appuie sur les contradictions- même modestes- qui opposent certains Etats de la région à la logique impériale américaine et au projet expansionniste israélien.
Tout en travaillant à long terme à faire reculer les causes structurelles de la division des musulmans, les avant-gardes éclairées doivent mettre à profit la crise libanaise pour déminer le terrain de la guerre civile confessionnelle en Irak et pour dépasser les frictions entre sunnites et chiîtes qui constituent aujourd'hui le frein le plus grave à la nécessaire coopération politique et militaire entre toutes les forces qui résistent à la domination impérialiste et sioniste dans la région.
Le peuple palestinien martyr, à travers son avant-garde combattante, le Hamas, vient de montrer l'exemple. L'alliance de fait entre les deux mouvements palestinien et libanais est une preuve que la division séculaire entre le sunnisme et le chiîsme, que l'impérialisme cherche à exploiter à des fins géopolitiques évidentes, peut fondre dans le feu du combat. Si cela se produisait, le martyre des victimes libanaises innocentes de la dernière agression en date de l'armée israélienne pourrait ne pas être vain.

26-07-2006
Mohamed Tahar Bensaada
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